La participation : un processus mettant au coeur les savoirs de l’expérience

Abstract

Cette contribution s’inscrit dans le cadre d’un séminaire consacré à la participation et aux savoirs issus de l’expérience dans le champ du travail social. Elle s’appuie sur deux interventions complémentaires qui interrogent la participation comme processus à la fois collectif, politique et micro-sociologique.

La première intervention met en lumière l’héritage des travaux fondateurs de Sherry Arnstein et les contributions d’ATD Quart Monde sur le croisement des savoirs et des pratiques, où les savoirs de vie, les savoirs professionnels et les savoirs académiques se rencontrent pour générer innovation et justice sociale. Les notions de groupes de pairs, d’espaces de non-mixité et de co-construction de la parole collective sont abordées comme des conditions essentielles à l’émancipation et à la reconnaissance des publics concernés.

La seconde intervention propose une lecture micro-sociologique de la participation, inspirée des approches interactionnistes. La participation y est appréhendée comme un processus situé, traversé par des émotions mobilisatrices ou démobilisatrices (La Paglia, 2024), des seuils de légitimité, et des dynamiques de coordination entre acteurs (Berger & Charles, 2014). Ce cadre permet d’éclairer les conditions concrètes du fonctionnement des activités collectives, les apprentissages pluriels qu’elles génèrent et leurs effets porteurs sur les plans social, psychique et physiologique.

L’ensemble de ces analyses conduit à envisager la participation non comme une procédure figée, mais comme un espace d’apprentissage démocratique et d’émancipation, où les savoirs de l’expérience deviennent des ressources pour la transformation des pratiques professionnelles et la promotion des droits.