(I)²A L’ingénieur et l’IA

Abstract

D’un point de vue éthique, le développement de l’intelligence artificielle s’inscrit pleinement dans celui des sciences et des techniques, et l’on ne peut que s’en réjouir. Le développement des sciences et des techniques est éthique dès lors qu’il participe au développement du bien commun. Le bien commun se distingue de l’intérêt général et vise la mise en place de toutes les conditions matérielles, sociales, morales, culturelles, économiques, de formation et d’éducation qui permettent à chaque personne, considérée individuellement ou en tant que membre d’un groupe, d’une communauté ou d’une collectivité de devenir pleinement elle-même, de développer ses talents, de vivre ses vocations conformément à son identité spécifique d’être humain. L’intérêt général vise le maintien du système, le souci du bien commun se traduit par une attention personnalisée aux membres du système et à la qualité des relations qu’ils entretiennent entre eux. Je limiterai mon propos autour de trois axes : tout d’abord, le développement des sciences et des techniques, celui de l’homme bionique ensuite, et enfin la question de la morale de l’intelligence artificielle.