dc.description.abstractfr | Plane (2015) explique que dans les classes, l’oral revêt trois aspects distincts : l’oral comme médium, utilisé par les individus pour les échanges qu’ils ont, l’oral réflexif, mobilisé dans le cas de pauses métacognitives (Colognesi & Van Nieuwenhoven, 2016; Veenman, 2012), et l’oral objet d’enseignement/apprentissage. Dupont & Grandaty (à paraitre) expliquent que les compétences à communiquer oralement peuvent se développer en milieu scolaire par deux types d’oraux : l’oral « travaillé » et l’oral « enseigné ». L’oral « travaillé » est un oral mobilisé comme ressource au profit d’autres apprentissages, par exemple quand il vient soutenir les discussions de relectures collaboratives des élèves dans le cadre de discussion autour de textes écrits par les autres (voir par exemple les cercles d’auteurs de Tremblay et Turgeon, à paraitre). L’oral « enseigné », quant à lui, peut véritablement prendre place dans la grille horaire des élèves pour faire l’objet d’un apprentissage qui lui est dédié, au même titre que les autres disciplines.
Les résultats récents de la recherche sur ce plan, celui de de l'enseignement/apprentissage de l'oral (voir notamment Colognesi & Deschepper, 2019; Gagnon, De Pietro, & Fisher, 2017; Sénéchal 2017), mettent en évidence les difficultés qu'ont les enseignants à non seulement cerner ce qu'est l'oral mais aussi à mettre en place des séances d'apprentissage qui lui sont dédiées en classe. Pour répondre à ces besoins et les adapter à notre contexte de la Belgique francophone, nous avons mis en place une recherche collaborative. Le groupe, baptisé GCEO (Groupe Collaboratif pour l’Enseignement de l’Oral), travaille depuis un an et s’est donné comme premier objectif de co-construire une modélisation mettant en évidence les pratiques efficaces pour enseigner l’oral.
La visée de cette contribution est de montrer comment le groupe collaboratif a fonctionné pendant sa première année (les perceptions des acteurs au fil des rencontres, les ajustements, etc.) pour arriver à définir et redéfinir collectivement des concepts inhérents à l’enseignement de l’oral. Plus concrètement, nous nous intéressons à la façon dont cette modélisation conceptuelle prend forme au sein du groupe (comment est-elle initiée, comment évolue-t-elle, se nuance-t-elle?), et aux facteurs qui permettent ou non l’engagement des participants dans sa co-construction (quels sont les leviers et les freins possibles ?). | en_US |