dc.description.abstract | Les personnes amputées, non contentes de devoir faire face au traumatisme psychologique consécutif à leur amputation, sont souvent confrontées à l’apparition d’un membre fantôme. Loin d’être un épiphénomène, puisque la majorité des amputés fait, à un moment ou à un autre de son existence, une telle expérience, celle-ci s’accompagne généralement de sensations et de douleurs fantômes. Ce n’est pourtant qu’à la fin du XIXe siècle que les scientifiques se sont enfin penchés sur le cas des douleurs fantômes en tant que phénomène pathologique. Depuis lors, de nombreux corps médicaux ont tenté de soulager ces souffrances, mais aucun traitement ne peut, à l’heure actuelle, être considéré comme «la» thérapie capable d’offrir immanquablement un soulagement aux amputés. En 1996, un neurologue indien, Vilayanur S. Ramachandran, a eu l’idée d’utiliser des miroirs dans le but de leurrer le cerveau en lui faisant croire que la partie manquante du corps était, en fait, toujours présente. Il s’est aperçu que son dispositif de «boîte-miroir», d’abord utilisé avec l’objectif de mieux appréhender ce phénomène douloureux, soulageait en outre les douleurs de certains de ses sujets d’études. Cette dernière observation ouvre-t-elle la voie à l’utilisation de son dispositif dans un cadre thérapeutique, même sans garantie que celui-ci soit nécessairement efficace pour tous les types de douleurs fantômes ? Dans l’affirmative, nous nous sommes demandés quelle profession de santé serait la plus apte à mettre en œuvre cette approche neurologique. La «boîte-miroir» de Ramachandran nécessitant l’utilisation d’un mouvement, bien qu’il s’agisse de celui du bras sain, nous avons pensé tout naturellement au kinésithérapeute et c’est donc à son intention que nous avons estimé utile de dresser cet état de la question. | en_US |