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Cosmologie versus idolâtrie : l’exemple de la désacralisation du Soleil
Résumé
Deux appréciations différentes peuvent être portées quant à l’influence de la cosmologie moderne sur l’héliolâtrie traditionnelle. Selon la première, la cosmologie moderne a valorisé le Soleil en lui accordant une position cosmologique conforme à son incontestable importance physique, astronomique et symbolique. Selon la seconde au contraire, en conduisant au désenchantement du monde, elle a mis fin à l’héliolâtrie antique. Ces appréciations, apparemment contradictoires, contiennent chacune une part de vérité, dans la mesure où la cosmologie moderne se décompose en trois étapes presque simultanées, mais aux conséquences bien différentes : 1°) le passage du géocentrisme à l’héliocentrisme, qui opère un renforcement de la symbolique solaire : 2°) la suppression de la bipartition entre monde sublunaire et monde céleste, qui au contraire vient infirmer la perfection et l’excellence traditionnellement reconnues à l’astre du jour ; et enfin 3°) le passage du monde clos à l’univers infini, qui parachève la désacralisation du Soleil précédemment entamée. Cet article est consacré à la deuxième de ces trois étapes. Il met notamment en évidence, d’une part, que le Soleil, maintenant qu’il est connu comme couvert de taches, symbolise non plus la divinité, mais l’imperfection inévitable du monde et du genre humain et, d’autre part, que si sa désignation traditionnelle comme étant «l’omnivoyant» reste de mise, c’est dorénavant au sein d’usages comiques et irrévérencieux.