| dc.description.abstractfr | Objectifs : Dès sa création en 1996, la Commission subrégionale de Charleroi s’est toujours attachée à mieux identifier les besoins de la personne handicapée en termes d’accueil, d’hébergement et de travail. Dans ce cadre, la Commission subrégionale de Charleroi s’est donné comme mission, avec l’accord de l’Administration centrale, de dégager un axe de travail portant sur l’implication de l’environnement sur la participation citoyenne des personnes handicapées. L’objectif est donc d’établir une enquête relative à la perception de l’impact de l’environnement sur la réalisation des habitudes de vie relatives à l’organisation des soins de santé, à l’hébergement, au travail, et à l’organisation des loisirs.
Méthodes : L’enquête à proprement parlé comprenait deux parties essentielles : (1) les données démographiques partiellement issues d’un précédent questionnaire élaboré par l’Administration centrale de l’AWIPH de Charleroi et 2) les données environnementales issues de la Mesure de la Qualité de l’Environnement (MQE). Le questionnaire utilisé pour mesurer la qualité de l’environnement et de la participation sociale des personnes handicapées dans la région de Charleroi a donc été élaboré à partir de l’outil québécois « la Mesure de la Qualité de l’Environnement » (MQE). Le questionnaire, administré sous forme d’interview, était constitué de 82 items répartis en 10 domaines : réseau social (soutien de l’entourage) (n = 7), comportement de l’entourage (n = 8), règles sociales (n = 5), sources de revenu (n = 8), services généraux et de communication (n = 6), accessibilité et aménagements de l’environnement (n = 10), santé et bien-être (n = 13), domicile et hébergement (n = 8), travail/occupations (n = 12 ; 6 items à remplir par tous les répondants, 6 items à remplir uniquement par les répondants ayant un emploi), et loisirs (n = 5).. Pour chaque question (item), la personne interrogée devait, en tenant compte de ses capacités et de ses limites personnelles (ses incapacités), estimer l’influence qu’exerce, de façon générale, son environnement sur la réalisation de ses activités et tâches dans son milieu, et ce, sur une échelle à 5 niveaux : obstacle majeur, obstacle mineur, aucune influence, facilitateur mineur, et facilitateur majeur. Les données ont été analysées par SigmaStat pour Windows Version 3.11 (Systat Software Inc.) et par SPSS pour Windows Version 11.0 (SPSS Inc.). L’analyse statistique des données incluent 1) des statistiques descriptives, 2) des tests de comparaisons de moyennes (test des rangs de Mann-Whitney Rank Sum Test pour la comparaison de 2 groupes ; analyse de la variance sur les rangs de Kruskal-Wallis pour la comparaison de plusieurs groupes), 3) des tests de comparaison de proportions (test exact de Fisher pour les tables de contingence 2x2 (2 lignes x 2 colonnes) ; test chi carré pour les autres tables de contingence), et 4) des coefficients de corrélation (coefficient de corrélation de Spearman). Le niveau de signification alpha a été fixé pour tous les tests à 0.05.
Résultats :
Données démographiques : Au total, 102 personnes ont été évaluées (61% d’hommes ; âge : 44 ± 5 ans). La majorité des personnes étaient âgées entre 18 et 65 ans (91%). Dans la plupart des cas, la personne handicapée a répondu au questionnaire (73%). Lorsqu’elle n’était pas en mesure de le faire, les parents étaient les interlocuteurs privilégiés. La moitié des personnes interrogées vivaient en milieu urbain, un tiers en milieu semi-urbain, et moins d’un cinquième en milieu rural. La majorité des personnes de l’échantillon vivaient en maison ou en appartement (95%). L’environnement social concernait essentiellement le conjoint et les parents/beaux-parents. Au niveau de la formation, plus de trois-quarts des personnes interrogées déclaraient ne pas suivre ou avoir suivi de formation au moment de l’enquête. Un peu plus des trois-quarts des personnes n’avaient pas d’emploi rémunéré. Les personnes qui occupaient un emploi étaient pour la moitié dans le secteur privé et pour la moitié dans le secteur public avec un statut de salarié ; la moitié de ces personnes ne nécessitaient pas d’aménagement particulier alors qu’un tiers travaillait en établissement de travail adapté (ETA). Parmi les personnes n’ayant pas d’emploi rémunéré, la majorité d’entre-elles n’effectuaient pas de recherche d’emploi. Parmi les activités habituelles les plus couramment réalisées par les personnes de notre échantillon, nous retrouvons les activités occupationnelles et les activités ménagères (1/3 des personnes). Il est à noter que près de 20% des personnes déclaraient ne pas avoir d’activités. La répartition du nombre de revenus montre que plus de la moitié des personnes interrogées déclaraient disposer d’une seule source de revenus et un peu plus d’un tiers de deux sources de revenus. Approximativement 30% des personnes de l’échantillon étaient sans diplôme ; seul 10% des personnes présentaient un diplôme supérieur au diplôme secondaire. La moitié des personnes interrogées déclaraient présenter une seule déficience, un tiers deux déficiences, et le reste trois déficiences. Les troubles neurologiques et musculo-squelettiques représentaient la moitié des déficiences énoncées. Plus de la moitié de l’échantillon (66%) déclaraient ne pas avoir de loisirs. Enfin, la quasi-totalité de l’échantillon déclaraient disposer d’un téléviseur et d’une radio ; plus de deux-tiers possédaient une chaîne HI-FI ou un ordinateur ; près de deux-tiers des répondants possédaient un téléviseur, une radio, une chaîne HI-FI et un ordinateur. Deux-tiers des répondants possédaient un téléphone mobile et un téléphone fixe. La connexion internet était individuelle pour plus des trois-quarts des personnes de l’échantillon.
Données environnementales : Globalement, les domaines relatifs au soutien de l’entourage, au comportement de l’entourage, aux sources de revenus, aux services généraux et de communication, à la santé et au bien-être, au domicile et à l’hébergement, et au travail (pour ce qui concerne l’aménagement du poste/des exigences/des horaires du travail, les structures syndicales/administratives, les formations continues) sont perçus comme des agents facilitateurs à la réalisation des habitudes de vie des personnes handicapées interrogées. Les domaines relatifs à l’accessibilité et les aménagements de l’environnement, au travail en général, et aux loisirs sont globalement perçus comme ayant peu d’influence sur la participation sociale des personnes handicapées interrogées. Enfin, le domaine relatif aux règles sociales est globalement considéré comme un obstacle à la réalisation des habitudes de vie des personnes handicapées interrogées. | en_US |
